[Compilation des épisodes de la semaine, formant la page 3 du texte de Juliette Sabbah.]
L’homme frisé fit une légère pause, puis reprit tout en triturant machinalement son médaillon-scarabée : « Souvenez-vous, il y a quelques heures. Nous venions de dîner, et… » « Dîner, parlons-en », répliqua Maya. « Ce poisson infect m’est resté sur l’estomac ». « … et je dormais profondément. Enfin, du moins, en apparence. Les turbulences ont commencé et c’est alors que j’ai déclenché le bruit d’insecte ». Il appuya sur son scarabée. BZZZZZZZ ! Maya se boucha les oreilles. Pourquoi ce vrombissement lui rappelait-elle l’incendie ? Instinctivement, elle chercha son talisman dans son sac. « Vous avez encore bien des choses à m’apprendre ? », reprit-elle plus calmement, tandis que la voix de l’hôtesse priait tous les passagers d’attacher leurs ceintures en vue de l’atterrissage.
« Je vous le dirai une fois que nous serons arrivés », répondit l’homme. L’atterrissage se déroula le plus normalement du monde, sans recours aux parachutes ou aux toboggans d’urgence, aucune de toutes les catastrophes que Maya imaginait régulièrement quand elle prenait l’avion. L’appareil s’arrêta tranquillement près un champ, de sorte que Maya s’imaginait difficilement qu’elle allait débarquer à Delhi. Elle se demanda où elle pourrait continuer tranquillement la conversation avec l’homme et commença à réfléchir au choix d’un hôtel.
Maya et l’homme (qui, le réalisa-t-elle, ne s’était toujours pas présenté) sortirent de l’aéroport international. Ils écartèrent plusieurs rabatteurs de taxi en faisant mine de ne pas parler anglais et se demandaient quel moyen de transport emprunter, quand le portable de l’homme se mit à sonner. Il pâlit soudain, frissonna violemment (il devait pourtant faire 50 degrés dehors) et empoigna comme instinctivement son médaillon scarabée. « Vous ne répondez pas ? » demanda Maya, soudain inquiète. L’homme sembla se reprendre un peu et sortit le téléphone de sa poche. Une voix résonna, métallique, même Maya pouvait l’entendre. « Vous vous rendrez à l’hôtel du Dauphin pour y passer la nuit », distingua-t-elle nettement.
L’homme raccrocha l’appareil et esquissa un faible sourire. « Vous avez dû deviner de quoi il s’agit », murmura-t-il tandis que son sourire s’effaçait déjà. « Pas la peine de réfléchir pendant des heures », marmonna à son tour Maya pendant que l’homme fourrageait nerveusement de la main dans ses boucles. Ils se décidèrent pour un taxi jaune et vert, curieusement cabossé, et indiquèrent au chauffeur le nom de l’hôtel. Ce dernier inclina brièvement la tête et enclencha le contact.
Ni Maya et ni l’homme ne décrochèrent un mot dans la voiture. Si le chauffeur de taxi les avait regardés dans le rétroviseur, il aurait aperçu des statues de cire au visage figé dans une expression songeuse, comme envoûtés par un sort. Le taxi s’éloignait lentement de l’aéroport et se faufilait entre les motos, les vélos, les auto-rickshaws et les quelques vaches qui avançaient tranquillement au pas au milieu de la route. La circulation s’éclaircit finalement et les passagers aperçurent un panneau indiquant : « Dolphin Hotel, 1 km ».
« Je vous le dirai une fois que nous serons arrivés », répondit l’homme. L’atterrissage se déroula le plus normalement du monde, sans recours aux parachutes ou aux toboggans d’urgence, aucune de toutes les catastrophes que Maya imaginait régulièrement quand elle prenait l’avion. L’appareil s’arrêta tranquillement près un champ, de sorte que Maya s’imaginait difficilement qu’elle allait débarquer à Delhi. Elle se demanda où elle pourrait continuer tranquillement la conversation avec l’homme et commença à réfléchir au choix d’un hôtel.
Maya et l’homme (qui, le réalisa-t-elle, ne s’était toujours pas présenté) sortirent de l’aéroport international. Ils écartèrent plusieurs rabatteurs de taxi en faisant mine de ne pas parler anglais et se demandaient quel moyen de transport emprunter, quand le portable de l’homme se mit à sonner. Il pâlit soudain, frissonna violemment (il devait pourtant faire 50 degrés dehors) et empoigna comme instinctivement son médaillon scarabée. « Vous ne répondez pas ? » demanda Maya, soudain inquiète. L’homme sembla se reprendre un peu et sortit le téléphone de sa poche. Une voix résonna, métallique, même Maya pouvait l’entendre. « Vous vous rendrez à l’hôtel du Dauphin pour y passer la nuit », distingua-t-elle nettement.
L’homme raccrocha l’appareil et esquissa un faible sourire. « Vous avez dû deviner de quoi il s’agit », murmura-t-il tandis que son sourire s’effaçait déjà. « Pas la peine de réfléchir pendant des heures », marmonna à son tour Maya pendant que l’homme fourrageait nerveusement de la main dans ses boucles. Ils se décidèrent pour un taxi jaune et vert, curieusement cabossé, et indiquèrent au chauffeur le nom de l’hôtel. Ce dernier inclina brièvement la tête et enclencha le contact.
Ni Maya et ni l’homme ne décrochèrent un mot dans la voiture. Si le chauffeur de taxi les avait regardés dans le rétroviseur, il aurait aperçu des statues de cire au visage figé dans une expression songeuse, comme envoûtés par un sort. Le taxi s’éloignait lentement de l’aéroport et se faufilait entre les motos, les vélos, les auto-rickshaws et les quelques vaches qui avançaient tranquillement au pas au milieu de la route. La circulation s’éclaircit finalement et les passagers aperçurent un panneau indiquant : « Dolphin Hotel, 1 km ».
(à suivre)
Juliette Sabbah
Juliette Sabbah
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